Pour répondre aux exigences de l’exploitation du bois et de la chasse aux gros gibiers, la forêt de Loches a bénéficié très tôt d’un réseau de chemins bien entretenus. Sous le règne de Louis XV, une voie principale est élargie et rendue carrossable : la route Georges d’Amboise. Cette dernière est ouverte au public en 1769.
Afin de structurer la circulation et d’organiser des rendez-vous de chasse (notamment la chasse à courre), les carrefours importants sont matérialisés par des pyramides en pierre (au décor tous différents), parfaitement alignées, qui ont été édifiées en 1778. Ces constructions sont décidées par le grand maître des eaux et forêt Cabanel d’Anglure après la publication d’un édit par Colbert en 1669, alors Premier Ministre de Louis XIV, qui recommandait la construction de stèle ou de repères pour les voyageurs dans les forêt du domaine royal. En général, une maison forestière a été construite à proximité de chaque pyramide.
La pyramide de Chartreux
Elle se trouve à la limite de Sennevières et de Chemillé-sur-Indrois, le long de la route forestière Georges d’Amboise (ou route nationale 760), qui traverse la forêt de Loches du nord-ouest au sud-est, qui conduit à la chartreuse du Liget, d’où elle tire son nom. C'est la pyramide la plus au Sud des quatre.
Elle fait partie d’un ensemble de quatre pyramides (voir carte) : La pyramide de Saint Quentin, de Genillé et de Montaigu. Ces pyramides en pierre (ou flèche) sont la propriété de l’Etat et ont été inscrites au titre des monuments historiques en 1956 pour trois d'entre elles (Genillé, Montaigu et Chartreux) alors que la quatrième a été inscrite en 1958 (Saint-Quentin).
Contrairement aux trois autres pyramides, qui sont elles, sur un plan carré, la pyramide des chartreux est sur un plan hexagonal. Cette différence est surement dû au fait qu’elle se trouve au croisement de 5 routes : Montrésor, Loché-sur-Indrois, Sennevières, Loches et Genillé. Les six faces du piédestal présentent un encorbellement. Une gorge le sépare de la pyramide proprement dite dont l’amortissement, qui était probablement une sphère, avait disparu. Celle que l’on voit actuellement, est une reconstitution récente. En effet, cet ornement était signalé absent lors de l'inscription de l'édifice au titre des monuments historiques en 1956.