Nous avons dit plus haut que l’aménagement du territoire débute réellement avec les romains. Cette époque entraine aussi de grandes modifications dans la façon de penser et de vivre. Ainsi, au niveau religieux, l’athéisme et la religion celte perdent du terrain et laisse de plus en plus la place au christianisme (qui devient religion officielle, dans l'Empire Romain à la fin du IVème siècle). Ce dernier se développe, dans un premier temps, dans les hautes classes de la société, notamment chez les riches seigneurs faisant partie des couches aristocratiques.
Le personnage principal, qui va accélérer le processus et impulser le christianisme en Touraine est Saint Martin de Tours* (316-397). A cette époque, l’Histoire des provinces est de plus en plus souvent mêlée avec l’histoire religieuse et le développement culturel, cultuel et économique sont fortement liés.
Dès 380, le christianisme devient religion officielle sur le territoire Franc. C’est à cette époque que le moine Martin (futur Saint Martin de Tours) fonde Marmoutier et accède à l'épiscopat de Tours. Plus tard, la pleine récupération de l'héritage martinien et probablement aussi des reliques de l'apôtre des Gaules par l'évêque de Tours Perpetuus vers 450 se concrétise par l'instauration d'un grand pèlerinage de Saint Martin qui draine les premières foules chrétiennes de Gaule et va favoriser le commerce et les échanges. La Touraine va profiter de ce pélerinage et des mouvements économiques qu'il brasse, pour devenir une des régions les plus riches.
Juste un petit apparté sur l'histoire du pélerinage de Saint Martin :
Ce pélerinage vers le tombeau de Saint Martin fut le troisième a avoir été créé après ceux de Rome et de Jérusalem. Antérieur à Saint-Jacques-de-Compostelle, il reste l'un des plus anciens pélerinages de la chrétienté occidentale. Il commença trés peu de temps aprés la mort du saint, dont le culte se répandit rapidement. De nombreux princes et rois contribuèrent notamment à sa gloire. En premier lieu avec Clovis qui, sur le seuil de la basilic de Tours, prit l'engagement de se faire baptiser, puis sous le règne de Dagobert, où le saint fut institué patron de la famille royale. Au temps des Carolingiens, les pèlerinages royaux au tombeau de Tours continuèrent. Pépin le Bref y précéda Charlemagne, qui décréta que la Saint-Martin serait fête chômée dans tout l'Empire. Sous les Capétiens, la plupart des rois vinrent aussi vénérer ses reliques. Saint Louis fit trois fois le pèlerinage et demanda que son lit de mort soit un lit de cendres, à l'image de celui de Saint Martin. Mais le pèlerinage à Saint- Martin-de-Tours ne fut pas seulement prisé par les princes. Il fut également populaire. Pour recevoir la miltitudes des pèlerins qui affluaient, les moines de Saint-Martin édifièrent donc plusieurs hospices. Des activités commerciales naquirent : boutiques de changeurs, boutiques d'orfèvres (ex-voto, vases sacrés et images de plomb ou d'argent), cordonniers, tisserands... Des monastères, des oratoires, des églises, furent bâtis à l'ombre de la basilique. Au Xème siècle, on n'y comptait pas moins de 28 églises. Le pèlerinage déclina à la fin du Moyen-Age, devant le succès grandissant de la pérégrination vers Saqint-Jacques-de-Compostelle. Toutefois, le tombeau de Saint Martin (en place de l'actuelle basilique) ne sera pas oublié, puisque Tours deviendra l'un des grands points de départ pour cette ville de Galice.
Par la suite Grégoire de Tours, evêque de Tours (538-594), qui fait partie d'une des familles gauloises romanisées s'étant convertie en premier, continu l'oeuvre de Saint Martin, en faisant de la Touraine l'un des sièges épiscopaux les plus important de Gaule.
Pour Sennevières, ceci à une grande importance puisque le monastère créer par Saint Ours et dirigé par Saint Leubais, sera sous le contrôle de Marmoutier. Ceci lui permettra, grâce à l’effervescence de Marmoutier, d’avoir plus de moyen.(thème que nous aborderons dans le chapitre"la cure")
